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MOURONS !

Ad augusta per angusta.

Voilà, c’est fait ! Les ailes de la Mort sont sur nous ! Fukushima et le BAJ, la grippe aviaire et l’impuissance tabagique, Trump et Bachar, la multiplicité des radars, le mois sans alcool, la TVA, la menace nucléaire de Corée du Nord, la grippe mutante, l’astéroïde qui va nous frapper et pire que tout….l’annexion de la Wallonie par la Flandre dans un Lebensraum nostalgique !

On est foutus ! No future ! Seul le suicide collectif est notre porte de sortie : vive le Seppuku, viva la Muerte, mort à cette triste vie dans cette triste Vallée de Larmes. Mourons mes frères et sœurs puisque l’espoir est vain, la vie une cohorte d’emmerdes, les enfants ingrats, les parents égoïstes, les impôts trop lourds, les gens trop cons, la TV trop bête et les élections inutiles.

Mourons plutôt que subir les prêtres pédophiles, les policiers sodomites, les politiciens véreux, les médecins pervers, les juges corrompus et les vaccins empoisonnés.

Mourons avant d’être ruinés par la Chine, envahis par l’Afrique, convertis à l’Islam, obèsifiés par les USA  et noyés par la montée des eaux.

Mourons puisque le cancer frappera ceux qui éviteront l’infar et que tous nous finirons incontinents, crevant de faim et de soif dans des homes sans chauffage, condamnés à subir la téléréalité et les émissions culinaires, oubliés de tous et livrés la nuit au sadisme de l’infirmière en chef, Ilsa (1) la Chienne du Gai Dernier-Abri, qui pratiquera des tests médicaux aussi interdits que douloureux !

Mourons ! Qu’il y ait 72 vierges ou pas (2)… soyons communs dans le départ en un immense bras d’honneur collectif face à cette vie de merde.

Mourons car la paix du Néant vaut autant que les paradis promis et qu’ainsi, tous réunis dans ce joyeux départ, nous serons ailleurs quelles que soient nos croyances et quel que soit cet ailleurs.

Eh, les gars ? Ca suffit les conneries ! Le Nihilisme romantique du 19ème ne vaut pas mieux que le matérialisme désabusé actuel, mais c’est pas une raison pour boire du Tipp-ex !

Jamais nous n’avons eu un tel confort, une telle médecine, un tel niveau de droit. Jamais nous n’avons connu une aussi longue période de paix ! Nos femmes ne meurent plus en couches, nos agriculteurs du tétanos, nos enfants de variole ou de polio, nos jeunes ne connaissent plus la guerre, il suffit de tourner un robinet pour avoir de l’eau potable. Et je ne parle ni d’amour, ni d’amitié, ni du Monde et de ses beautés, ni de musique, ni des plaisirs de la table ou autres… Voient ceux qui veulent voir !  Ah oui, le terrorisme ! L’horreur. Certes. Deux cents cinquante morts en France par bombes, 4.000 par an sur la route, 850 en Belgique. Mais ça n’a rien à voir ! Effectivement, ce ne sont pas les « mêmes » morts et ce qui est une fatalité routière est bien plus acceptable qu’une agression « religieuse »… Évidemment. Pas de comparaison, juste un ordre de grandeur !

Proverbe juif : « Si tu veux une main secourable, c’est que tu as oublié que tu en as deux ! »  « Aide-toi, le ciel t’aidera » conclut Jean de la Fontaine. (3) Mes mots sont de dire que la sinistrose comme le suicide sont des maladies sociales contagieuses, que le « bof ! » est assassin, que renoncer c’est déjà mourir. Mes mots sont de dire que nos enfants, nos vieux, nos voisins, mêmes nos animaux et mêmes nos Confrères ont droit à un sourire, à un rire, que la vitalité est aussi « contagieuse », comme la politesse et la fraternité. Il suffit d’avoir pour seul objectif sa retraite et comme seul espoir de gagner au Lotto ! Cette médiocrité mortifère est une insulte, un crachat à la générosité luxueuse de nos existences, à notre liberté, à notre responsabilité de vivant. La démission vitale est une gangrène sociale à laquelle il risque d’être répondu par des diseurs d’avenir, des porteurs de vérité. Ceux–ci sont toujours précédés d’un temps de rumeurs et d’humeurs, un temps où la raison renonce, où la réaction l’emporte sur la réflexion, l’instant sur la durée, le slogan sur le livre.

On a déjà connu, on sait ! Et malheur au désespéré qui s’y noiera et y trouvera réponse au désespoir car celui-là sera le plus terrible, le plus efficace des convertis. (4) Il est urgent d’avoir de l’ambition, du goût, de la créativité, de la combativité, de la ténacité, de la liberté, de la différence… bref, de la dignité. Dignité adulte et bienveillante et non caprices et pleurnicheries d’enfant gâté… trop gâté.  Il est urgent de mériter nos vies car elles sont cadeaux….éphémères.

« Avocat, plaide donc pour la Vie ! »

 

Yves Demanet
Avocat

 

(1) Les plus anciens se souviendront du titre exact.

(2) D’aucuns de dire qu’il y aurait une coquille et un « i » en trop ce qui modifie la perspective !

(3) Jean de la Fontaine, « Le Charretier embourbé » tiré des fables d’Ésope. (Le Charlier embourbé, c’est autre chose).

(4) Le rapport entre l’acculturation et le fanatisme est évident mais l’intelligence conjuguée au désespoir est plus périlleuse encore.